Stimuler l’innovation territoriale en portant un regard interdisciplinaire sur trois métropoles. Atelier international d’urbanisme 2016 à Montréal

26.10.2016

Projet renouvelé en 2016

Titre du projet

Stimuler l’innovation territoriale en portant un regard interdisciplinaire sur trois métropoles. Atelier international d’urbanisme 2016 à Montréal.

Partenaires associés

  1. École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Faculté d’aménagement, Université de Montréal – Sébastien Lord, professeur adjoint
  2. Département de géographie et environnement de la Faculté des Sciences de la société de l’Université de Genève – Laurent Matthey, professeur assistant
  3. Centre de recherche METICES, Institut de Sociologie, Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université libre de Bruxelles – Pierre Lannoy, professeur

Résumé

Dans le cadre d’une série d’échanges internationaux initiée en 2015 autour d’enjeux et de propositions d’urbanisme à Montréal, Genève et Bruxelles, nous proposons le 2e atelier international de notre programmation organisé à Montréal à la session d’été 2016 (fin août). Cette collaboration, entre des professeurs-chercheurs de l’Université de Montréal, de l’Université de Genève et de l’Université Libre de Bruxelles, a débuté avec un premier atelier en été 2015 à Genève. Nous avions alors réuni un groupe de 16 étudiants des universités pour participer à un projet pédagogique commun à Genève autour de la question des mobilités, des pôles de déplacements et leurs qualités urbaines avec le cas de la Gare Cornavin, dans le contexte notamment d’un nouveau lien transfrontalier vers la France. Nous poursuivons dans cette thématique dans le cadre de ce 2e atelier à Montréal.

Nous reprenons comme activité fondamentale l’organisation d’un atelier international d’urbanisme. Construit sur un principe générique qui est celui de la recherche-action, l’atelier décline la proposition à présent largement partagée selon laquelle le projet est, en matière d’aménagement, un outil de production des connaissances qui articule les « registres du concept, de la description et de l’imagination » (Vigano, 2012). Pour ce faire, comme pour la première étape suisse, les étudiants bénéficieront des expertises pluridisciplinaires de partenaires et d’experts reconnus. Les travaux produits dans le cadre de notre programmation des ateliers sont présentés et discutés publiquement devant un panel de parties prenantes, en ce qui concerne le volet pédagogique et participatif. Ces mêmes travaux, sur les différents sites du projet, seront par la suite repris dans le cadre d’activités de recherche et d’application de la recherche par les 3 porteurs du projet.

Description du projet

La suite de notre programmation « Stimuler l’innovation territoriale en portant un regard interdisciplinaire sur trois métropoles » reprend à Montréal le même double objectif :

Il vise d’abord à favoriser la mobilité des étudiant-e-s inscrit-e-s dans les programmes de maîtrise en lien avec l’architecture, l’aménagement et la planification des organismes partenaires (l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de la Faculté d’aménagement de l’Université de Montréal, le Département de géographie et environnement de l’Université de Genève et la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université libre de Bruxelles) en offrant l’occasion d’une expérience professionnalisante dans un environnement international.

Il aspire ensuite à tirer profit du potentiel d’innovations né de la confrontation de regards allochtones avec des problématiques urbanistiques autochtones pour fonder des propositions de projets territorial et urbain propres à nourrir les débats locaux, tout comme la recherche en aménagement avec la portée herméneutique du projet d’urbanisme sur la connaissance et l’intervention sur les territoires.

Le cœur du projet consiste en l’organisation d’ateliers internationaux d’urbanisme. Construits sur un principe générique qui celui de la recherche-action, ces ateliers déclinent la proposition à présent largement partagée selon laquelle le projet est, en matière d’aménagement, un outil de production des connaissances qui articule les « registres du concept, de la description et de l’imagination » (Vigano, 2012). C’est au travers de ces trois registres épistémologiques que les étudiant-e-s seront appelé-e-s à se saisir d’une problématique spécifique (i.e. mobilité de ménages, expériences de l’environnement, adaptation des espaces aux programmes d’activités, aspirations résidentielles, etc.) afin de produire un document susceptible de porter une action territoriale : des lignes directrices, un plan-masse, un plan guide, etc.

Pour ce faire, les étudiant-e-s bénéficieront durant tout le déroulement des ateliers des expertises pluridisciplinaires des partenaires et d’expert-e-s reconnu-e-s. La programmation a débuté avec des ateliers qui portent sur les terrains genevois (2015) et montréalais (2016), avec une mise en perspective comparative avec le cas bruxellois – nous évaluons toutefois la possibilité de poursuivre notre programmation à Bruxelles en 2017. Les travaux produits dans le cadre des ateliers sont présentés et discutés publiquement devant un panel de parties prenantes, dans le cadre d’une table ronde conclusive. À ce titre, le cas genevois de l’été 2015 a été une réussite qui servira de modèle pour l’atelier de Montréal. Un dernier temps de synthèse est accompli par les porteurs de l’atelier, de manière à assurer, sur chacun des terrains, une plateforme crédible de réflexion. Les ateliers fonctionnent par ailleurs comme des catalyseurs propres à nourrir les recherches des différents organismes partenaires. Une première publication est prévue en ce sens à l’hiver 2016 (revue Cybergeo). La suite de nos activités nous permet d’envisager la soumission d’une demande de subvention de recherche pour 2017-2018.

Atelier réalisé (Genève, 2015)

L’atelier de Genève s’est intéressé aux politiques d’aménagement et de transport propres aux organisations internationales du « Grand Genève ». La thématique des mobilités et des pôles de déplacements, tout comme leurs qualités urbaines, a été explorée avec le cas de la Gare Coranvin, dans le contexte du nouveau lien transfrontalier vers la France. Trois équipes ont développé une problématique et des balises d’aménagement sur la gare genevoise de Cornavin, une équipe s’est penchée sur le cas spécifique du nouveau lien transfrontalier vers la France, et notamment sur son potentiel d’aménagement de nouveaux quartiers. Les étudiants ont bénéficié des expertises de partenaires et d’experts locaux, d’abord lors de conférences d’introduction, ensuite avec des échanges critiques de mi-parcours ainsi qu’à la finalisation de l’atelier. Les travaux produits dans le cadre de l’atelier ont été présentés et discutés publiquement. Les 4 équipes ont d’abord préparé, pour la mi-parcours, une présentation PPT (15min), 1 planche (A0) et 1 texte de problématique (2 pages). Ils ont ensuite réalisé, pour la fin de l’atelier, une présentation PPT (15min), 2 planches (A0) et un rapport (10 pages).

Atelier prévu (Montréal, 2016)

L’atelier montréalais portera sur les changements démographiques et les dynamiques résidentielles métropolitaines. Il s’intéressera à la question stratégique de l’articulation des mobilités quotidiennes et résidentielles, avec une réflexion centrée sur l’implantation de pôles de mobilité dans la métropole. La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) (plus de 4 000 km2 avec une population de 3,8 millions) se déploie sur les rives nord et sud du fleuve Saint-Laurent ainsi que sur les îles principales de Montréal et de Laval. Pendant que le centre-ville et les quartiers centraux de l’île de Montréal agissent comme un pôle d’emplois et d’éducation fort attractif, une bonne partie de la croissance démographique s’effectue dans les couronnes périurbaines. Cette situation bien connue d’étalement urbain pose de nombreux enjeux de développement durable, notamment celui des transports vers les différentes centralités de l’agglomération et de l’articulation complexe des mobilités par les familles. Les perspectives de croissance démographique sont limitées au Québec, où l’immigration internationale joue dorénavant un rôle majeur. Cela dit, le vieillissement physique et social des premières couronnes de banlieues donne l’opportunité de développer une réflexion sur les potentiels qu’offrent ces milieux appelés à se renouveler socialement stratégiquement positionnés dans l’agglomération.

Avec son Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), la CMM proposait en 2008 une orientation intégrée des transports et des déplacements, avec l’orientation du développement dans 150 Transit Oriented Developments (TOD) répartis sur l’ensemble du territoire. Dans ce contexte, l’atelier propose de se pencher sur la requalification des banlieues de premières couronnes et d’approfondir leurs potentiels d’intensification et de densification résidentielle, mais également les potentiels de desserte du centre de l’agglomération et des banlieues plus éloignées en matière de transport et de services aux populations. Le développement de pôles de mobilité intégrés, dépassant le concept du TOD, sera approfondi selon les thématiques du transport, du marché du logement et des services aux populations en prenant le cas du TOD de Longueuil, sur la rive sud de Montréal. La mission principale de l’atelier aura pour but de développer une réflexion sur le rôle de nœuds de transport multifonctionnels capables de répondre aux besoins et préférences en matière de mobilité des divers segments de la population et non uniquement à la nécessité de déplacer des navetteurs. L’agglomération de Longueuil et divers partenaires du milieu associatif, communautaire et gouvernemental ont déjà manifesté leur intérêt à participer à l’atelier.

Atelier potentiel (Bruxelles, 2017)

Le cas de Bruxelles, capitale de la Belgique et de l’Union européenne, sert de point de comparaison pour les deux ateliers. Ville tertiaire internationale, en pleine reconversion de son passé industriel, métropole en croissance démographique après une longue période d’exode urbain, à la population cosmopolite à la fois d’un point de vue socio-économique (cadres internationaux, artistes, emplois nombreux et souvent précaires dans le secteur des services) et culturel (fortes présences multi-européennes, maghrébines et africaines). Le centre METICES de l’Université Libre de Bruxelles a développé de nombreuses recherches relatives à des enjeux d’aménagement urbanistique à Bruxelles : étude prospective pour le red district, dynamiques des quartiers de gare, implantation de mosquées, gestion des logements publics, etc. À ce transfert d’expériences s’ajoute également un transfert d’expertises, puisque le centre METICES propose des approches sociologiques, visant à tenir ensemble l’exigence de la distance critique et de l’engagement urbanistique dans les études qu’il exécute. Parce que la métropole européenne se prête très bien à l’exploration des thématiques des mobilités et des nœuds de transport, notamment dans l’articulation des échelles, nous étudions la possibilité d’organiser un atelier en 2017.

Financement et budget

Comme suggéré par le programme G3, nous solliciterons un appui complémentaire de la part de la DRI spécifique pour les déplacements internationaux des étudiants. Comme pour le premier atelier de Genève en 2015, le financement pour l’hébergement à Montréal en 2016 et les activités locales est assuré par le programme G3 (voir budget ci-joint). Ce même financement comprend aussi le transport en avion, l’hébergement et les frais de séjour pour les 2 professeurs européens.

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