Effets des mesures visant à lutter contre la pandémie COVID-19 sur les conditions sociales et la santé des populations précarisées

Appel à projets 2022

Plusieurs études ont montré les effets des inégalités sociales et de santé sur la transmission de la
COVID-19. Par ailleurs, les campagnes de vaccination contre la COVID-19 ont aussi mis en évidence le lien entre hésitation vaccinale et populations précarisées dans les pays occidentaux. Alors que les premières recherches ont insisté sur les facteurs de risque des formes graves de la maladie tels que l’âge et des comorbidités, des chercheurs suggèrent d’élargir le champ d’études de la COVID-19 en mobilisant le concept de syndémie pour insister sur l’entrelacement des maladies, des facteurs biologiques, sociaux et environnementaux qui, par leur synergie, aggravent les conséquences de ces maladies sur une population. Si ces déterminants épidémiologiques et sociaux de la COVID-19 ont fait l’objet de recherches, l’étude des conséquences sanitaires et sociales des mesures populationnelles (confinement, chômage partiel, fermeture des écoles, etc.) sur les inégalités sociales et de santé n’a été que rarement abordée. Ce projet G3 entend valoriser les recherches effectuées afin de préparer une étude comparative
approfondie et interdisciplinaire des effets de ces mesures sur les populations précarisées de
Montréal, de Genève et de Bruxelles.


Les objectifs de ce projet visent a) à fournir une analyse comparée de la syndémie de COVID-19 (épidémiologie, mesures sanitaires et sociales) dans les trois villes sur la base de recherches déjà effectuées, notamment par les unités de recherche de cette proposition, b) d’identifier des innovations et les ressources mobilisées par des acteurs collectifs de terrains (communautaires et associatives) en réponse à la pandémie et aux inégalités de santé, et c) à construire un projet de recherche comparée portant sur l’analyse des effets des politiques sanitaires et sociales mises en place pour lutter contre la COVID-19 y compris la vaccination, auprès des populations les plus vulnérabilisées dans les trois villes en interrogeant les articulations et leurs absences entre les divers acteurs impliqués (au niveau sanitaire et social). Plus spécifiquement, ce projet G3 entend, sur la base de travaux existants, répondre à diverses
questions de recherche :

  1. En regard de la COVID-19, quelles sont les inégalités sociales de santé à Montréal, à Genève et à Bruxelles et comment se comparent-elles? Quelles sont les principales mesures populationnelles de lutte à la COVID-19 et les principales mesures sociales mises en place à Montréal, à Genève et à Bruxelles et comment se comparent-elles?
  2. Quelles seraient les hypothèses des impacts de ces mesures sur les populations précarisées
    (point de vue des personnes, des associations, des professionnels de la santé)?
  3. L’ambition de ce projet G3 est d’une part, de rassembler des résultats de recherches sur cette thématique (des séminaires en visioconférence des équipes, une conférence de clôture et un ouvrage collectif publié par les maisons d’édition de ces universités), d’autre part, d’élaborer des projets de recherche communs aux trois équipes interdisciplinaires (médecine, épidémiologie et sociologie) sur le thème proposé et à soumettre auprès des FRQ/FNS/FNRS.

Participants

  • UdeM : Marie-France Raynault – Département de médecine sociale et préventive, ESPUM
  • ULB : Andrea Rea – Faculté de philosophie et Sciences sociales; Judith Racapé – École de Santé publique, Centre de recherche d’Epidémiologie, Biostatistique et Recherche clinique (EPIBIOSTAT)
  • UNIGE : Yves Jackson – Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), Faculté de médecine; Claudine Burton-Jeangros – Département de Sociologie, Faculté des Sciences de la société