“Supervision clinique en contexte de soins” : une expertise internationale

Retour d’expérience d’une collaboration qui traverse les frontières, avec Elie Cogan à l’ULB, Marie-Claude Audétat de l’UNIGE et Nathalie Caire-Fon de l’UdeM qui ont lancé leur projet G3 en janvier 2019.

 

Genèse d’un projet sur la supervision clinique

Marie-Claude Audétat, Elie Cogan, Nathalie Caire-Fon et leurs équipes se sont unies pour répondre ensemble à la nécessité de mettre en place un cadre conceptuel de la supervision du raisonnement clinique en s’adressant aux médecins dont le rôle est de superviser des étudiant-e-s et/ou internes en médecine. Résultat : la mise en place d’un Massive Open Online Course (MOOC) sur ce sujet.

Le contenu de ce MOOC est unique puisqu’il n’existe aucune autre formation en ligne ouverte à toutes et tous sur le thème de la supervision du raisonnement clinique. Le but était de rendre accessible tout un pan d’outils et de ressources aux praticiens, afin qu’ils et elles puissent les utiliser directement. C’est ainsi que, dans ce contexte, les responsables du projet ont conçu ce MOOC. Leur pari était donc de toucher et de venir en aide aux spécialistes de la médecine. La problématique principale était de détecter les erreurs de raisonnement clinique chez les « apprenants », et d’en trouver les remèdes selon les types d’erreurs. Pour l’équipe en charge du projet, ce format est un atout considérable de par sa forme en elle-même. En effet, le public d’un MOOC ne se cantonne pas seulement à des étudiant-e-s d’une université, mais à un public plus large et donc une dissémination mondiale.

En somme, la satisfaction était au rendez-vous, puisque quelque mille personnes se sont inscrites et ont suivi ce cours en ligne proposé, jusqu’à maintenant. Ils en concluent également que ces données chiffrées sont très encourageantes, compte tenu de la niche qu’il touche.


L’apport d’une collaboration tripartite

« Ce qui a été vraiment très intéressant c’est que c’était des gens qu’on connaissait moins à Bruxelles mais ça nous a permis de créer des liens. Et pour l’outil MOOC en lui-même, c’est d’autant plus bénéfique, car chacune des trois institutions peut le transmettre à son réseau : ça rajoute donc au rayonnement du MOOC et à son utilité » déclare Nathalie Caire Fon.

Si des collaborations entre l’UNIGE et l’UdeM avaient déjà été mises en place, ce n’était pas encore le cas avec l’ULB. Ce fut donc une occasion de confronter différents regards et différentes approches dans l’objectif de les intégrer à un même projet.

Si cette expérience a été positive pour tous les participants, les responsables s’accordent pour dire qu’il ne faut pas « sous-estimer le temps que ça prend de faire un MOOC et surtout, du temps nécessaire pour le faire vivre – animations, discussions, connexion virtuelle avec tous les participant-e-s et ensuite l’adapter localement aux apprenants ».

Toutefois, grâce à l’expertise et compétences de chacun et chacune, les défis ont été surmontés et les différences de pratiques ou d’approches qui auraient pu être des freins, se sont révélés être la plus grande force de ce projet.

Et après ?

L’équipe insiste sur le fait que, en effet, si ce MOOC a d’abord été pensé pour une formation francophone, une version anglophone est en cours d’élaboration pour un public plus large afin de diffuser au maximum le savoir et l’expertise de chacun-e. Par ailleurs, suite à sa mise en ligne, trois congrès scientifiques internationaux en éducation médicale ont été réalisés, et notamment un à Montpellier. Marie-Claude Audétat, Nathalie Caire-Fon, Elie Cogan et leurs équipes ont pu alors confronter leurs résultats et échanger avec des expert-e-s et collègues du monde de la médecine.

« Le G3 est vraiment un catalyseur et un exploiteur de ressources, notamment en tant qu’outil mais aussi dans la richesse des contacts qui émanent de cette collaboration internationale ».

Marie-Claude Audétat

De plus, ils et elles ont pu animer des ateliers en rapport avec leur domaine d’expertise. Cet événement a aussi été bénéfique dans l’élargissement de leur réseau, puisque des spécialistes (notamment de Marrakech, de la Réunion et de la France métropolitaine) avaient fait le déplacement pour pouvoir échanger avec d’autres expert-e-s.

Grâce à ce projet, sont nés de cette collaboration internationale non seulement divers colloques, publications et ateliers, mais également le souhait d’ajouter cet enseignement aux unités en médecine dont chaque université partenaire dispose pour la formation des professeur-e-s.

Amélie Cointe