Un regard pluridisciplinaire sur les frontières

En 2014, Magdalena Dembinska (UdeM), Ramona Coman (ULB), Julien Danero Iglesias (ULB) et Korine Amacher (UNIGE), ont réalisé le projet G3 « Frontière(s), identité(s), et représentation(s)”. La mise en relation des expertises au sein de l’équipe a permis de repenser la question des frontières en Europe.

Ce projet G3 s’est articulé autour de trois axes principaux. Le premier portait sur la constitution d’un espace européen de « liberté, de sécurité et de justice ». Le deuxième traitait des processus de construction identitaire « à la frontière », dans les espaces transfrontaliers. Enfin, le dernier axe concernait les évolutions récentes des modalités de représentation politique des citoyen-ne-s d’Europe « hors des frontières ». La pluridisciplinarité étonnante émanant de ce projet a permis d’aborder ces angles sous différents prismes. Magdalena Dembiska a apporté la vision des sciences politiques, alors que Julien Danero Iglesias a abordé les frontières sous la loupe du sociologue. A son tour, Ramona Coman s’est occupée de toutes les questions légales autour de la migration, tandis que Korine Amacher a apporté un prisme historique à la thématique.

Un projet de recherche et de formation

Dans le cadre de ce projet, l’équipe a mené plusieurs activités de recherche. L’organisation d’une section de la conférence générale de l’European Consortium for Political Research à Montréal fut notamment un moment clé de ce projet. Cet événement, réunissant des chercheurs-euses d’universités européennes, mais également nord-américaines, a permis un riche brassage de connaissances sur des thématiques variées. « Nous avons travaillé sur les notions de frontières, de représentations des frontières, de la façon dont se construisent les frontières mentales, donc les questions mémorielles », précise Korine Amacher dans une interview.

Les étudiant-e-s ont également bénéficié de ce projet. A Genève, par exemple, Julien Danero Iglesias est intervenu à deux reprises dans le cadre de séminaires dispensés aux étudiant-e-s de Korine Amacher, dans le cadre du Master Russie – Europe médiane de l’Université de Genève. Transcendant les frontières tant géographiques qu’académiques, navigant entre la recherche et les séminaires, ce projet a même mené à un doctorat.

Un étudiant ayant effectué une maîtrise à l’ULB avec Ramona Coman et Julien Danero Iglesias, a été référé pour un doctorat à l’UdeMsous la direction de Magdalena Dembinska.

Et après ?

« L’une des continuités du projet a été de rassembler des collègues et de pouvoir travailler ensemble. Par la suite, on a continué à travailler ensemble », confie Korine Amacher. De cette collaboration est également née la revue Connexe, spécialisée dans des problématiques diverses liées aux pays européens ayant vécu une expérience communiste. A sein des comités scientifique, d’édition et de rédaction, collaborent des participants au projet G3.

Lors de deux colloques organisés par l’historienne de l’UNIGE dans le cadre d’un projet financé par le Fonds National Suisse, deux de ses collègues des universités partenaires étaient présents.

Cette collaboration pluridisciplinaire a dépassé les frontières du projet initial pour faire profiter la recherche sur la thématique des frontières dans son ensemble.

Léa Jacquat